Violences à Katmandou : affrontements autour du blocage des réseaux sociaux au Népal

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Conflits violents près du parlement népalais

Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté lundi à proximité du parlement de Katmandou, provoquant une trentaine de victimes. Selon des sources officielles, au moins seize personnes ont perdu la vie et plus de 150 ont été blessées dans ces confrontations.

Blocage des réseaux sociaux : une mesure contestée

La colère populaire a été attisée par la décision du ministère de la Communication et des Technologies de bloquer l’accès à la majorité des réseaux sociaux dans le pays. Cette initiative vise notamment 26 plateformes, dont certaines des plus utilisées comme Facebook, YouTube, X et LinkedIn, qui n’auraient pas respecté les obligations d’enregistrement local fixées par la Cour suprême en 2023.

Cette mesure intervient alors que seuls quelques services, comme TikTok, restent accessibles. Depuis, ces espaces numériques sont surchargés de contenus critiques évoquant le train de vie des enfants de personnalités politiques népalaises, renforçant ainsi le mécontentement d’une partie de la population.

Contexte judiciaire et politique

En 2023, la plus haute juridiction du Népal avait ordonné aux plateformes internet de désigner un représentant sur le territoire ainsi qu’un responsable chargé de la modération des contenus. Les plateformes qui n’ont pas rempli ces exigences dans les délais impartis ont été suspendues, parmi lesquelles figurent plusieurs géants du numérique.

Par ailleurs, une suspension antérieure, en juillet dernier, avait affecté la messagerie Telegram, invoquant une hausse des activités frauduleuses en ligne selon les autorités.

Réactions et gestion des manifestations

Les forces de sécurité ont répondu aux rassemblements spontanés par l’usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. Certaines sources suggèrent également des tirs à balles réelles, bien que ces informations restent à confirmer.

Ranjana Nepal, porte-parole d’un établissement hospitalier de Katmandou, a rapporté que les effets du gaz lacrymogène ont perturbé le fonctionnement de l’hôpital, rendant plus difficile la prise en charge des victimes dans un contexte déjà tendu.

Points de vue des manifestants

Parmi les protestataires, Ikshama Tumrok, un jeune de 20 ans, a exprimé son opposition à ce qu’il considère comme une restriction des libertés numériques, qualifiant la décision gouvernementale d’« autoritaire » et souhaitant une évolution de cette politique. De son côté, Yujan Rajbhandari, étudiant de 24 ans, a dénoncé la persistance, selon lui, de pratiques de corruption au sein des institutions.

(afp/aia)