Indépendantistes catalans : rupture avec Pedro Sánchez et fragilisation de la majorité au Parlement
Contexte et annonce de rupture
Les indépendantistes catalans ont annoncé leur rupture avec le gouvernement de Pedro Sánchez, mettant en péril la majorité au Parlement espagnol. Carles Puigdemont, qui vit toujours en exil à l’étranger pour échapper à la justice espagnole, a pris la parole lors d’une conférence de presse à Perpignan (sud de la France) après une réunion de Junts per Catalunya (JxCat).
Il a affirmé que « Notre projet politique n’a pas pour vocation la stabilité de l’Espagne », rappelant sa situation d’exilé et les tensions récentes entre JxCat et le PSOE.
Puigdemont a ensuite énuméré les griefs formulés à l’écart des socialistes au cours des deux dernières années, depuis la conclusion, en novembre 2023, d’un accord de soutien permettant aux sept députés de Junts d’apporter leurs voix pour reconduire Pedro Sánchez.
« Nous ne sommes pas disposés à continuer d’aider un gouvernement qui n’aide pas la Catalogne », a-t-il déclaré.
Réorientation du parti et consultation interne
La direction exécutive nationale a décidé de rompre son soutien au parti socialiste, de passer à l’opposition et, évidemment, de consulter les militants. Cette consultation, qui débuterait mercredi à 10h00 locales et s’achèverait jeudi à 18h00, vise à recueillir l’avis des adhérents.
Si la base approuve cette rupture, ce qui est avancé comme probable, « le gouvernement espagnol n’aura plus la majorité de l’investiture », a poursuivi Puigdemont, ajoutant que Pedro Sánchez « n’aura pas de budget, n’aura pas la capacité de gouverner ».
Pour l’instant, il n’a pas indiqué si les députés de JxCat voteraient une éventuelle motion de censure contre le gouvernement de gauche, jointes à la droite et à l’extrême droite, ce qui pourrait conduire à la chute du cabinet et à des élections anticipées.
Loi d’amnistie et enjeux juridiques
En échange du soutien accordé à Pedro Sánchez, JxCat avait obtenu que le Parlement fasse voter une loi d’amnistie pour ses dirigeants et militants poursuivis pour leur implication dans la tentative de sécession manquée de 2017 en Catalogne.
Une loi d’amnistie a été votée en 2024, mais Carles Puigdemont ne peut toujours pas en bénéficier, la justice ayant refusé de l’appliquer au délit de détournement de fonds. En conséquence, il reste exilé en Belgique.
Source : ats/asch
