Budget 2026 de Genève : déficit significatif et plan d’économies en perspective

Contexte et enjeu du budget 2026
Lors d’une conférence de presse, la cheffe du Département des finances, Nathalie Fontanet, a qualifié les résultats du budget 2026 de « préoccupants ». L’absence du démissionnaire Antonio Hodgers, qui a déclaré que l’exercice budgétaire dépassait ses « capacités de compromis », a été évoquée comme facteur aggravant.
Dans l’émission Forum, Fontanet a regretté ce positionnement et rappelé que « pour un projet de budget ou un plan financier quadriennal, nous essayons toujours de trouver un consensus ». Elle a ajouté que le Conseil d’État réunit des provenances partisanes différentes et qu’il tente d’avancer ensemble, malgré l’avis de M. Hodgers.
Éléments financiers clés du budget 2026
Les prévisions pour 2026 présentent un déficit « extrêmement important » selon le Conseil d’État. Ce décalage résulte d’une hausse des charges (+349,2 millions) nettement plus rapide que celle des revenus (+195,6 millions). Le montant des charges de fonctionnement atteindra 11,24 milliards, alors que les revenus s’élèvent à 10,83 milliards.
Les charges contraintes et mécaniques constituent la principale hausse (+379 millions), liées notamment à la progression démographique, au vieillissement de la population, aux coûts de la santé et aux indexations automatiques. La contribution du canton à la péréquation intercantonale s’ajoute (+128,9 millions).
Impacts fiscaux et contexte budgétaire
Au chapitre fiscal, les baisses d’impôt décidées par la votation se reflètent sur les revenus : les impôts des personnes physiques augmentent de 112 millions (+2,3 %), tandis que ceux des personnes morales diminuent de 53 millions (−2,6 %).
Plan d’économies et priorités d’investissement
Face à cette situation tendue, le Conseil d’État propose des mesures d’économie totalisant 177,7 millions. Les communes sont invitées à participer à la péréquation cantonale (−108,6 millions) et l’annuité des fonctionnaires est suspendue (−60,2 millions).
Le Grand Conseil est appelé à entériner ces mesures, avec la promesse d’un nouveau plan d’économies prévu au printemps prochain. À ce stade, le déficit est couvert par la réserve conjoncturelle et la dette est estimée à 10,8 milliards (+800 millions). Les investissements restent élevés, à 827 millions.
Contexte et perspectives
Fontanet précise qu’elle aurait préféré présenter un budget équilibré, mais que le contexte international — notamment les droits de douane et les atteintes à Genève internationale — est « incertain et fragile », rendant une telle orientation difficile à mettre en œuvre. Elle souligne aussi que la hausse des charges fixes et incompressibles, en partie due aux prestations déjà accordées, contribue au déficit de l’année.