Canicule dans le canton de Vaud : le secteur du bâtiment plaide pour un démarrage anticipé des chantiers

La vague de chaleur qui touche actuellement la Suisse romande complique fortement les conditions de travail sur les chantiers. Les ouvriers du bâtiment, exposés directement au soleil, subissent un impact physique important. Face à cette situation, certaines entreprises mettent en place diverses mesures d’adaptation : augmentation des points d’eau, distribution de vêtements techniques plus respirants et ajustement des horaires pour privilégier les travaux aux heures les moins chaudes.
Des horaires matinaux limités par les réglementations locales
Si commencer la journée de travail avant le lever du soleil pourrait réduire les risques liés à la canicule, plusieurs communes rappellent que des travaux dès 5h ou 6h du matin entraînent des nuisances sonores. Le cadre réglementaire ne facilite donc pas une mise en place généralisée d’horaires très matinaux malgré la montée des températures estivales.
La Fédération vaudoise des entrepreneurs appelle à plus de souplesse
Face à ce constat, la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) demande une tolérance exceptionnelle. Elle encourage les autorités locales à assouplir les règles de bruit, invite les riverains à accepter temporairement des nuisances matinales et appelle les maîtres d’ouvrage à limiter les pénalités de retard. Selon la FVE, même si la loi prévoit des indemnisations en cas de températures dépassant 33°C, la solution la plus pragmatique reste d’organiser les tâches physiques avant les périodes les plus chaudes de la journée.
La position des communes vaudoises
De son côté, l’Union des Communes Vaudoises (UCV) souligne partager les préoccupations liées à la santé des travailleurs. Chaque municipalité doit toutefois concilier plusieurs impératifs : respect du droit du travail, tranquillité publique, sécurité et avancement des projets. L’UCV estime que l’impression de rigidité pourrait provenir du caractère nouveau de ces demandes d’assouplissement. Son directeur, Éloi Fellay, considère qu’il serait pertinent d’examiner la possibilité d’accorder plus de flexibilité aux communes, voire de prévoir des dérogations automatiques en période de canicule, dans la mesure où ces épisodes risquent de se répéter à l’avenir.
Unia demande des règles plus claires pour protéger les ouvriers
Le syndicat Unia rappelle que la priorité absolue doit rester la santé des salariés du secteur. Son représentant Simon Constantin interpelle sur l’absence de critères précis : à partir de quelle température un chantier doit-il être interrompu, et qui porte cette responsabilité ? Le syndicat préconise un arrêt des travaux exposés au soleil dès que le thermomètre atteint 33°C. Concernant l’idée d’anticiper le démarrage des chantiers, Unia considère qu’elle ne peut être envisagée qu’à condition d’instaurer des règles explicites sur les limites de température et de prévoir officiellement la possibilité de prolonger les délais de livraison en cas d’arrêt de chantier.
Un débat politique nécessaire face aux épisodes de chaleur
Pour Unia, l’échec de l’adaptation des assurances intempéries au Parlement démontre la nécessité d’une intervention plus claire des autorités politiques. Le syndicat demande des réponses concrètes afin que la protection de la santé des travailleurs soit garantie lors des prochaines vagues de chaleur, qui pourraient s’intensifier avec les années.