Décès de Jimmy Cliff : légende du reggae jamaïcain à 81 ans
Le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff s’éteint à l’âge de 81 ans
Le musicien Jimmy Cliff, figure emblématique du reggae et du cinéma musical international, est décédé à l’âge de 81 ans. Dans un message signé de son épouse Latifa, la famille demande le respect de l’intimité en ces moments difficiles et rappelle que le soutien des fans a été une source de force tout au long de sa carrière. Sa femme a d’ailleurs souligné l’attachement du public et l’appréciation qu’il portait à ses admirateurs.
À travers le monde, les messages de condoléances et les hommages affluent, reflétant l’influence durable de ce musicien sur la scène internationale.
Une carrière internationale marquée par des tubes et une implication cinématographique
Des tubes qui ont traversé les continents
Jimmy Cliff est l’auteur de titres devenus planétaires tels que Many Rivers to Cross, The Harder They Come, Reggae Night et I Can See Clearly Now. En 1994, il figure sur la bande originale du dessin animé phénomène de Disney Le Roi Lion avec Hakuna Matata. En 2010, il intégrait le Rock and Roll Hall of Fame, une reconnaissance mondiale qui souligne son statut d’icône du reggae, même s’il n’a pas atteint les sommets atteints par Bob Marley selon certains observateurs.
Lors d’un échange publié dans Le Monde en 2012, il racontait que lors de sa première session en studio, on lui remit l’équivalent d’un shilling, tandis que les Wailers touchaient 2 livres par semaine chez Studio One.
Un artiste engagé et éclectique
Influences et engagement social
Né en juillet 1944 dans un milieu modeste, Jimmy Cliff a cultivé une approche musicale variée, puisant dans la soul, le ska, le funk et le folk, tout en défendant un discours politique réfléchi. Dans le Monde, il confiait que son regard sur le monde avait été nourri par les émeutes de Londres en 2011 et par le printemps arabe, et il évoquait également les injustices sociales, l’hypocrisie religieuse et les divisions politiques.
Tout au long de sa carrière, il a collaboré avec des artistes de renom tels que The Clash, Kool and the Gang, Sting, Annie Lennox et Bernard Lavilliers, et il a participé à des projets cinématographiques, notamment pour The Harder They Come et Rasta Rocket.
Un statut de star assumé et une image singulière
Paradoxe et reconnaissance internationale
Selon Universal France, Jimmy Cliff représente un paradoxe au sein de la musique jamaïcaine: dès l’époque ska, il fut l’un des premiers à signer pour Island, tout en étant acteur et chanteur international, auteur de tubes qui ont franchi les frontières et populaire en Amérique latine et en Afrique. Son image grand public a parfois suscité des débats, en raison d’un caractère « variété » ou « star », qui contrastait avec l’imagerie rastafari traditionnel.
Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a salué son héritage, indiquant que la nation marquait une pause pour honorer ce géant culturel dont la musique a porté le cœur de la Jamaïque dans le monde. Il a ajouté que sa musique a soutenu les gens pendant les périodes difficiles, inspiré des générations et contribué au respect international de la culture jamaïcaine, concluant: « Marche bien, Jimmy Cliff. Ton héritage perdure dans chaque recoin de notre île et dans le cœur du peuple jamaïcain. »
Des messages de condoléances et des hommages ont été diffusés, témoignant de l’influence durable de l’artiste dans le paysage musical et culturel mondial.
