Des vêtements Shein testés en Suisse présentent des substances chimiques dangereuses, alertent Greenpeace Suisse
Contexte et résultats des tests
Selon Greenpeace Suisse, des analyses réalisées sur des échantillons de vêtements ont mis en évidence des niveaux préoccupants de substances chimiques. Parmi les articles examinés, des bottes de pluie pour femmes livrées en Suisse affichent des phtalates 71 fois la limite autorisée.
Outre les phtalates, des PFAS — des polluants persistants recherchés pour leurs propriétés hydrofuges et anti-salissure — ont aussi été détectés dans certains articles contrôlés.
Impacts sanitaires et environnementaux
Les substances chimiques identifiées ont été associées à divers effets sur la santé, notamment des cancers, des troubles de la reproduction et de la croissance chez les enfants, ainsi qu’à un affaiblissement du système immunitaire. Les travailleurs et les environnements des pays producteurs sont particulièrement exposés; les consommateurs peuvent être touchés par contact cutané, transpiration ou inhalation de fibres. Lorsque les vêtements sont lavés ou jetés, ces substances peuvent se retrouver dans les rivières, les sols et la chaîne alimentaire.
Constats et limites de l’autorégulation
Pour Greenpeace Suisse, l’autorégulation volontaire de Shein ne répond pas aux enjeux, selon l’organisation. Une enquête menée par l’ONG pointe que des substances dangereuses détectées lors de tests antérieurs réapparaissent dans de nouveaux produits, pratiquement identiques à ceux signalés auparavant.
Joëlle Hérin, experte consommation et économie circulaire chez Greenpeace Suisse, rappelle les éléments de contexte et souligne la nécessité d’un cadre plus contraignant.
Historique et contexte des alertes
Greenpeace Allemagne avait déjà détecté, en 2022, la présence de substances chimiques dangereuses dépassant les limites légales de l’UE dans des articles de Shein. L’entreprise avait retiré les articles concernés et annoncé son intention d’améliorer considérablement sa gestion des produits chimiques. Öko, magazine allemand de défense des consommateurs, avait également alerté en 2024 sur la présence potentielle de toxines dans des vêtements à bas coût.
Appel à une législation plus stricte et mesures proposées
Dans le cadre de l’enquête menée par Greenpeace Suisse, l’ONG réclame une loi forte contre la fast fashion destinée à encadrer les ventes, y compris sur les plateformes en ligne étrangères. L’ONG juge nécessaire que la réglementation suisse sur les produits chimiques s’applique à tous les articles vendus en Suisse et exige des critères de durabilité comme la fiabilité et la réparabilité pour les textiles et les chaussures. Une taxe anticipée sur l’ensemble des produits textiles et une tarification plus élevée pour les vêtements éphémères sont proposées dans le cadre d’une loi anti fast fashion.
Réactions de Shein
Consultée par l’agence Keystone-ATS, l’entreprise a répété prendre la sécurité de ses produits très au sérieux. Elle affirme n’avoir reçu ni les résultats ni les informations préalables des tests Greenpeace et précise travailler avec des agences de test et d’assurance qualité reconnues internationalement afin de s’assurer que les produits non conformes ne figurent pas sur son site. Selon le service de presse, lorsque des problèmes sont identifiés, des mesures immédiates peuvent être prises, incluant le retrait de produits ou l’exclusion de vendeurs.
