Gaza : des parachutages humanitaires symboliques mais limités depuis la Jordanie

Depuis le mois d’août, plusieurs États, parmi lesquels la France, l’Espagne et les Émirats arabes unis, participent à des opérations aériennes destinées à acheminer de l’aide humanitaire vers Gaza. Cette méthode, décrite par l’ONU comme coûteuse et insuffisante, permet toutefois l’entrée de quelques vivres dans un territoire où l’accès par la voie terrestre reste extrêmement restreint en raison du blocus imposé par Israël.
Une mission observée depuis la Jordanie
Un correspondant de la RTS a été autorisé à suivre l’une de ces opérations, organisée depuis une base aérienne projetée de l’armée de l’air française située dans le désert jordanien, à proximité d’Amman. C’est depuis ce site que des appareils transportant de l’aide humanitaire décollent régulièrement. Le 1er Régiment du Train Parachutiste a ainsi procédé au largage de sept palettes totalisant plus d’une tonne de vivres.
Organisation et contraintes de sécurité
La coordination générale de ces missions incombe aux forces jordaniennes, responsables des aspects logistiques et de navigation. L’armée française ne reçoit les informations précises concernant la hauteur de vol, le positionnement GPS et la composition des charges qu’au dernier moment. Les conditions de sécurité appliquées sont très strictes, en raison des risques inhérents à ce type d’opérations.
Des moyens limités face à une crise majeure
Le matériel humanitaire est généralement transporté à bord d’un C-130 Hercules, avion militaire d’origine américaine. Si ces largages ont une portée symbolique forte, leur efficacité reste limitée : un vol permet d’acheminer une dizaine de tonnes de nourriture, alors que les besoins mensuels sont évalués par l’ONU à environ 60’000 tonnes pour éviter une situation de famine.
Entre aide concrète et dimension politique
Ces opérations aériennes sont parfois perçues comme un outil de communication autant que comme une aide réelle, les images diffusées marquant l’opinion publique internationale. Elles permettent néanmoins aux forces françaises d’exprimer leur engagement dans la région, tout en gardant une valeur diplomatique, en insistant sur la nécessité d’ouvrir sans délai les voies terrestres. Actuellement, des milliers de camions de l’ONU transportant nourriture et matériel médical resteraient immobilisés aux frontières.
Une contribution limitée mais utile
Les militaires français reconnaissent que ces parachutages ne couvrent qu’une part infime des besoins. Ils estiment toutefois que leur action demeure significative, dans la mesure où elle peut contribuer à sauver certaines vies, même de façon ponctuelle.
Benjamin Luis / jop