La Suisse intensifie sa recherche sur les drones militaires pour rattraper son retard
La Suisse accélère sa stratégie autour des drones militaires
Une task force concentre ses travaux sur plusieurs volets: drones d’attaque improvisés, plateformes porteuses, drones en essaim et systèmes anti-drones (voir le premier encadré).
Objectif stratégique: limiter la dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers
Le plan vise à favoriser des solutions autonomes, en coopération avec des entreprises suisses très actives sur le marché civil. Si les producteurs chinois dominent la production de masse de drones civils, la Suisse bénéficie aussi d’un vivier de dizaines de start-up à la pointe des technologies liées aux drones autonomes et collaboratifs civils.
Des projets ambitieux dès 2030
D’après la Confédération, dès 2030, des munitions rôdeuses à longue portée pourraient être acquises, probablement sous forme de drones de petite taille, afin d’accroître la capacité partielle. Le programme d’armement 2032 prévoit 20 millions de francs pour cette acquisition.
Dans le rapport de septembre 2025 du Conseil fédéral sur les mini-drones, il est précisé que les systèmes doivent pouvoir mener des attaques contre des cibles identifiées, mais aussi les repérer par leurs propres moyens et les attaquer de manière autonome.
Réengagement dans la course aux drones
Jusqu’à présent, les budgets alloués à la recherche militaire suisse dans le domaine des drones restaient faibles alors que la compétition s’intensifiait à l’étranger. Ces dernières années, la Suisse a même réduit ses dépenses pour les mini et petits drones. La situation évolue toutefois rapidement: le Département fédéral de la Défense a annoncé, vendredi, des investissements supérieurs à 100 millions pour les drones.
Selon Mark Höpflinger, responsable du programme de recherche chez Armasuisse, la menace associée aux drones a été “largement sous-estimée par l’armée”.
Il rappelle que, durant des années, les petits drones ont été perçus comme des jouets et que certains experts, au niveau national et international, jugeaient leur pertinence insuffisante; “le temps a montré qu’ils avaient tort”, affirme-t-il.
François Ruchti / juma
