Marseille en mouvement contre le narcotrafic : la peur n’arrête pas le courage citoyen
Marseille en mouvement contre le narcotrafic : la peur n’arrête pas le courage citoyen
À Marseille, un rassemblement réunissant plus de 6 200 personnes s’est tenu autour de la famille Kessaci. Amine Kessaci et sa mère sont arrivés au milieu des applaudissements des participants.
Devant le gouvernement, Ouassila Benhamdi, qui avait déjà perdu Brahim en 2020 dans ce que l’on a qualifié de narchomicide, a appelé les autorités à « prendre la mesure de tout ce qui se passe » afin que la situation cesse. Amine, âgé de 22 ans, a ajouté que « le silence tue » et que « chacun des reculs des institutions a favorisé l’avancée du narcotrafic », a-t-il précisé dans une allocution enregistrée et diffusée à la foule.
Les intervenants ont évoqué la nécessité d’une justice sociale, d’un engagement ferme de l’État et des collectivités, ainsi que du soutien aux associations qui œuvrent sur le terrain, face à « un monstre qui s’est infiltré partout ». Amine a réaffirmé l’importance d’une action collective pour endiguer ce phénomène.
On a peur mais on vient : l’appel à l’unité
« La peur ne peut pas nous gagner », a déclaré Benoît Payan, maire (divers gauche) de Marseille. Il a averti que l’assassinat pourrait viser aussi des magistrats, des policiers, des journalistes ou des élus, afin d’installer l’effroi. Il a appelé à rester solidaires et mobilisés, refusant que Marseille soit associée à l’idée de « narcoville ».
À Frais-Vallon, Aïcha, 20 ans, a exprimé que même si elle ressent la peur, « on vient » pour défendre la cité et soutenir les familles touchées par ce fléau.
Un assassinat qui ébranle Marseille
Mehdi, 20 ans, a été tué le 13 novembre par deux hommes à moto, un crime qui a ébranlé la deuxième ville de France et illustré la capacité de la violence à franchir un nouveau cap.
Les enquêteurs explorent la piste d’un crime d’avertissement adressé à Amine, engagé dans le militantisme après la mort d’un premier frère en 2020 lié au trafic de drogue.
D’autres rassemblements similaires ont été organisés en France, notamment à Rennes où environ 250 personnes étaient présentes, et à Clermont-Ferrand où la participation a été bien moindre.
Précisions d’Adeline Percept depuis Marseille
La journaliste Adeline Percept propose des éclairages sur le contexte marseillais et les enjeux entourant le narcotrafic, dans le cadre du rassemblement et des discours des familles touchées par ce drame.
