Polémique à Noisy-le-Sec : le maire annonce la reprogrammation du film «Barbie» après l’annulation d’une séance

wpbot_image_NZV84n

À Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, le maire Olivier Sarrabeyrouse (Parti communiste) a confirmé que le film Barbie sera à nouveau projeté dans la ville. Cette décision fait suite à l’annulation d’une séance en plein air le 8 août, marquée par des tensions et des pressions exercées sur les organisateurs.

Une projection annulée sous tension

Lors de la projection prévue début août, plusieurs agents municipaux auraient été visés par des menaces verbales émanant d’un groupe d’une dizaine de jeunes hommes, selon les explications du maire lors d’une conférence de presse. Ces derniers contestaient la diffusion du long métrage de Greta Gerwig, qu’ils jugeaient inadapté pour le public présent, notamment les enfants. Face à cette situation, l’élu avait alors décidé d’annuler la séance afin de préserver la sécurité des agents municipaux.

Enquête ouverte pour menaces et intimidations

À la suite de ces événements, le maire a porté plainte contre X. Une enquête a été ouverte pour « menace, violence ou acte d’intimidation envers un chargé de mission de service public ».

Des habitants critiques sur le choix du film

Sur place, certains jeunes hommes présents ce soir-là ont expliqué à l’AFP que leur opposition au film ne relevait pas de considérations religieuses. Ils affirmaient plutôt que l’œuvre n’était « pas adaptée » à un public familial et notamment aux enfants de moins de dix ans. L’un d’eux regrettait que le choix du film ait été effectué par une minorité via un vote en ligne limité en nombre de participants.

Un débat autour de la programmation culturelle

Certains témoins locaux, tels qu’une habitante de 70 ans se présentant comme musulmane, estimaient cependant que le film Barbie ne comportait rien de choquant, mis à part quelques scènes légères en maillot de bain. Elle déplorait que « de petits jeunes veuillent faire la loi » dans le quartier.

Réactions politiques et polémiques nationales

Au niveau national, plusieurs responsables politiques ont réagi. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, cité par BFMTV, a dénoncé ce qu’il considère comme des pressions contraires aux principes républicains, estimant qu’aucune concession ne devait être faite face à ce type de revendications. Le député RN Yoann Gillet, interrogé par franceinfo, a pour sa part qualifié la décision d’annulation d’« erreur », la présentant comme une forme de recul.

Le maire condamne la récupération politique

De son côté, Olivier Sarrabeyrouse a tenu à rappeler qu’il avait lui-même critiqué certaines attitudes jugées obscurantistes lors de l’incident. Toutefois, il a surtout dénoncé ce qu’il perçoit comme une « récupération politicienne » et une montée de propos racistes et islamophobes sur les réseaux sociaux depuis l’annulation de la projection.

La reprogrammation du film dans la ville vise, selon l’élu, à réaffirmer la liberté culturelle et à refuser toute forme de pression sur l’espace public.