Procès Jubillar: Cédric Jubillar conteste les accusations de meurtre devant la cour d’assises du Tarn

Neuchâtel, le 28 juillet 2022.

Neuchâtel, le 28 juillet 2022.

Contexte et déroulement du procès

Le procès Jubillar se tient à la cour d’assises du Tarn, où Cédric Jubillar, âgé de 38 ans et peintre-plaquiste, affronte un interrogatoire de quatre heures sur les accusations de meurtre visant son épouse Delphine Jubillar, disparue fin 2020. Malgré des tics nerveux visibles, l’accusé a maintenu son innocence et réaffirmé ne pas avoir « fait de mal » à Delphine.

Éléments abordés lors de l’interrogatoire

Des menaces et le tempérament

Debout dans le box vitré, il a été interrogé sur des menaces qu’aurait rapportées sa mère et deux amis; il a reconnu les avoir prononcées « pour partie » avant la disparition de Delphine née Aussaguel, fin 2020. « C’est une expression que j’utilise fréquemment », a-t-il dit, ajoutant que « comme quand je dis des gros mots, c’est exactement pareil », relevant d’un tempérament jugé impulsif.

Réactions face à l’incrimination

Interrogé sur des « signes avant-coureurs » évoqués par l’avocat général Pierre Aurignac, Jubillar a répondu « non » et a déclaré que « tout le monde cherche à m’incriminer ». Il a aussi répété à plusieurs reprises : « Je n’ai jamais fait de mal à Delphine ».

Au début de l’audience

Au début de l’interrogatoire, ce père de deux enfants a déclaré n’avoir « jamais levé la main » sur sa femme, et a affirmé : « Je l’aime encore et je l’aimerai toujours ». Me Mourad Battikh, avocat des parties civiles, a évoqué les éléments d’adultère découverts par Delphine et a demandé ce que ressentait l’accusé à l’époque. Il a répondu : « Le Cédric Jubillar, impulsif, nerveux, qu’est-ce qu’il ressent à ce moment-là ? » et a ajouté : « De la trahison, du mensonge, rien de plus. » Il a ensuite été questionné sur une possible colère ou haine, mais il a répliqué : « Non pas du tout ».

Sur un éventuel désir de vengeance, Jubillar a une nouvelle fois répondu : « Non pas du tout », estimant que « ça fait mal au cœur, mais c’est tout ».

Éléments autour de la relation extraconjugale

Un autre avocat des parties civiles a questionné le ressenti de l’accusé face à l’évolution de preuves telles que les achats de lingerie et les locations de voiture liées à une relation extraconjugale, ainsi que le témoignage de Louis, le fils du couple, qui aurait vu « l’ami de maman » en visio. Jubillar a répondu de manière succincte : « Exactement ».

Il a aussi reconnu des mouvements nerveux et des tics fréquents, et a admis avoir utilisé le terme « salope » envers Delphine, précisant que c’est un mot qu’il emploie « souvent » et qu’il se considère comme « un vulgaire personnage ».

Contexte familial et tensions avant la disparition

La présidente de la cour a évoqué les mois qui ont précédé la disparition dans des échanges entre Delphine et son mari, révélant une tension au sein du couple et des tentatives de reconquérir la compagne. Face à ces éléments, l’accusé a tenté d’apporter des réponses sur son état d’esprit de l’époque.

À la sortie de l’audience, Me Alexandre Martin a jugé Jubillar « sincère et spontané ». Son autre conseil, Me Emmanuelle Franck, a insisté sur le fait que l’accusé admet des éléments qui ne lui sont pas favorables, tout en réaffirmant une phrase clé: « Par contre, dans la nuit du 15 au 16 décembre, je n’ai rien fait à Delphine ».

Prochaines étapes et verdict

La présidente a défini une dizaine de thèmes pour l’interrogatoire et a annoncé poursuivre l’interrogatoire « une grosse partie de la journée de lundi ». Le verdict est attendu le 17 octobre.